234                MEMOIRES DE PIERRE DX L'ESTOILE.
« La cour a fait et fait trés presses inhibitions et défenses à toutes personnes, de quelque estat, dignité et condition qu'ils soient,* sans nul excepter, de favo­riser en aucune sorte et maniere que ce soit le parti de Henry de Bourbon, ains s'en desister incontinent, à peine d'estre pendus et estranglés. Ordonne la dite cour que monition generale sera octroiée audit procu­reur general, nemine dempto, pour informer contre tous ceux qui favoriseront ledit Henry de Bourbon et ses adherans; et d'autant que les conjurations appor­tent le plus souvent la ruine totale des villes où telles trahisons se commettent, est ordonné que par les places publiques de ceste ville, et principaux carrefours d'i­celle, seront plantées potences pour y punir ceux qui seront si malheureux que d'attenter contre leur patrie; et à ceux qui descouvriront les dites trahisons, encores qu'ils fussent complices, veult ladite cour leur délit leur estre pardonné, et outre ce leur estre paié la somme de deux mille escus, à prendre sur l'hostel de ville. Le serment de l'Union fait le aa janvier 1589,etn-lri»é par plusieurs arrêts, sera renouvelé de mois en mois en l'assemblée generale qui pour cest effet se fera en l'abbaye Saint-Ouen de ceste ville ; est enjoint aux ha­bitans de l'observer inviolablement de point en point selon sa forme et teneur, à peine de la vie, sans aucune espérance de grâce. Enjoint trés expressement la dite cour à tous les habitans d'obéir au sieur de Villars, lieutenant de M. Henry de Loraine en ce gouverne­ment, en tout ce qui sera par lui commandé pour la conservation de ceste ville : comme aussi aux soldats en­tretenus par ladite ville, qui seront tenus d'obéir prom-tementaux mandements du dit sieur, à peine de la vie. »
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